terça-feira, 10 de outubro de 2017

La parole de la nuit dans "La Rue Cases-Nègres", de Joseph Zobel






  La littérature des Antilles est complemment differente de tout ce que j’ai eu l’opportunité de lire dans ma vie. Je suis particulièrement touchée par des romans (ou récits) et aussi par les oeuvres de critique littéraire. Et je croix que ce que m’a étonné le plus c’est justement la simplicité du discours qui touche profondément la sensibilité du lecteur. Nous sommes entrés dans une réalité historique très complexe et très douleureuse et, en même temps, nous avons connu l’incroyable capacité de l’être humain de se réfaire, de se mettre debout même devant des absurdités de la colonisation et de l’esclavage.
Joseph Zobel, l’auteur de « La Rue Cases-Nègres », est a mon avis, l’un des auteurs que j’ai lu qui a transmis les plus étonnantes images de la plantation, des familles des travailleurs, enfin de la situation générale que les mulâtres vivaient pendant cette période. Il a montré la condition pénible dans laquelle les femmes restaient, toujours absorbées par les soucis des enfants. Il a aussi présenté cette réalité misérable par les yeax d’un enfant et ce point de vue c’est magnifique, parce qu’il contient  quelque chose de cette opacité de dont nous parle Glissant. Alors, pour le gamin, il y a des choses qu’il ne comprend pas en vérité, il y a beaucoup de choses qu’il ne peu pas comprendre. Mais, même quand il ne comprend pas ces choses, il dit qu’il les « sent cruellemente »[1]. C’est ce qu’il dit quand il est mis « en pénitence ». Il a dû entendre de nouveau toute l’histoire de sa grand-mère, de sa mère et de loi-même. Une histoire tragique, remplie de tous les types de violences, humiliations et misères. Il ne comprend pas, mais il sent
Glissant, en parlant du « chaos-monde », nous a dit qu’un des problèmes de l’Ocident c’est justement la notion, ou la nécessité de compréhension. Cette avidité pour comprendre des choses (des cultures, des concepts, des personnes...) est l’origine du désir de dominer, d’accaparer et, de cette façon, il croit que la colonisation est un des produits de cet élan de « comprendre » toutes les choses. Glissant nous montre que l’Occident a perdu « la sensibilité à l’opaque »[2] (p. 127). Quand une personne perd la « sensibilité à l’opaque » elle en vient à chercher la transparence et elle n’accept  rien qu’elle ne puisse comprendre et quand elle pense qu’elle a compris elle décide que l’autre (sa culture, son monde) est inférieur et qu’il faut le dominer.
Mais, la question de l’opacité est encore plus profonde. Nous avons vu que la littérature créole est « la parole  de la nuit ». La nuit est la place par excellence de l’opacité. Alors, dans « La Rue Cases Nègres », l’enfant commence son récit en parlant du moment quand sa grand-mère arrive de la plantation. Le garçon aime se moment, quand il est libre pour jouer avec ses amis, et la nuit porte quelque chose de mystérieux qui fascine. Il dit : « ... la nuit est aussi une chose merveilleuse quand on y allume des flammes et qu’on chante » (p.14). La parole de la nuit était remplie des chansons, des histoires qui parlaient d’une origine presque perdue, d’une identité massacrée par l’esclavage et la colonisation. Bertène Juminer, en parlant de la parole de la nuit, dit que

La parole de nuit poursuivra son oeuvre de désaliénation, de réintegration, grâce au noyau familial qui nous fera entrer, dès notre plus tendre enfance, dans une sorte d’université uxorilocale, animée par un corps professoral du troisième âge, ayant pour tout viatique sa mémoire et son expérience de la souffrance.[3] (JUMINER, 1990, p. 139)

Alors, pour Juminer, c’est dans l’expérience de l’oralité du partage de la parole de nuit, que le peuple antillais va trouver sa désaliénation, sa réintégration. Par désaliénation nous pouvons comprendre la fuire de ce processus d’éclairement. C’est la sensibilité et non la comphéhension qui va révéler l’identité perdue. Ralph Ludwig explique que, la rupture entre l’oralité et l’écriture est la rupture entre l’individu et la société, parce que

L’écriture commence son récit  permet certes d’étendre la mémoire d’un peuple à l’infini, mais le rapport entre cette mémoire et la société se perd, personne n’ayant accès à la totalité de la mémoire écrite d’un peuple.[4] (LUDWIG, 1990, p. 16).


            De cette façon, la littérature des auteurs créoles comme Joseph Zobel est tellement importante parce que ce sont des oeuvres écrits, mais qui portent l’oralité dans le contenu, les choix lexicaux, le « rythme de la narration » (p. 18), comme nous le montre Ludwig. En prenant la fonction de griot, ou de conteur, les auteurs antillais transmettent une « histoire paraléle », selon Juminer, une historie « issue de la nuit des temps, mais tout aussi fragile, car tributoire de la seule oralité, alimentée par sa propre récitation »[5] (JUMINER, 1990, p. 148).
            Il est possible d’affirmer que l’Occident, avec ses tentatives d’éclairement et de comprehénsion a échoué dans sa réponse aux questions existencielles auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Peut-être que les réponses se trouvent dans l’opacité de la nuit. 

Lorena Brandizzi
16/05/2016


[1] ZOBEL, Joseph. La rue Cases-Nègres. Paris : Présence Africaine, 1974.
[2] GLISSANT, Édouard. Le chaos-monde, loral et l’écrit. In : Ecrire la ‘parole de nuit’ – La nouvelle littérature antillaise (Paris, Gallimard, coll. ‘Folio Essais’, nº 239, 1990, 192p.), pp. 111-130.
[3] LUDWIG, Ralph. Ecrire la parole de nuit. In : Ecrire la ‘parole de nuit’ – La nouvelle littérature antillaise (Paris, Gallimard, coll. ‘Folio Essais’, nº 239, 1990, 192p.), pp. 13-25.
[4] LUDWIG, Ralph. « Ecrire la parole de nuit », art. cit. p. 16
[5] JUMINER, Bertène. La parole de nuit. In : Ecrire la ‘parole de nuit’ – La nouvelle littérature antillaise (Paris, Gallimard, coll. ‘Folio Essais’, nº 239, 1990, 192p.), pp. 131-150.

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